Plongée dans les arts traditionnels japonais à Isawa Onsen (1)

L’iaido, ou l’art de dégainer le sabre

Isawa Onsen est une petite bourgade tranquille nichée dans les montagnes de la région de Yamanashi. Si vous venez depuis Kôfu, la ville est accessible en 7 minutes de train ou une vingtaine de minutes en voiture. Depuis Tokyo, une excursion à la journée est possible : le trajet est direct depuis Shinjuku et ne prend qu’une heure et demie (train Kaiji Tokkyû, ligne Chûo). Idéal donc pour vous ressourcer si vous vous sentez submergés par l’énergie de la capitale !

Alors, qui dit onsen dit passer la journée à se prélasser dans les sources chaudes me direz-vous... Mais ce qui nous attend aujourd’hui est d’une tout autre nature. En effet, Isawa Onsen est certes célèbre pour ses bains qui font d’elle la plus grande station thermale de Yamanashi, mais elle regorge aussi d’activités pour le visiteur désireux d’expérimenter, et non seulement d’observer la culture nippone. Ainsi, au lieu d’une paisible baignade dans les eaux thermales, une plongée dans les arts traditionnels japonais est au programme de cette belle journée d’automne...

Nous nous rendons à l’hôtel Ukai. Dans cet établissement au charme désuet, nous avons l’occasion de nous essayer à l’iai, ou l’art martial de dégainer le sabre ; il se trouve que le propriétaire de l’hôtel, M. Kobayashi, est un maître de cet art japonais.

L’entrée de l’hôtel Ukai

Après avoir revêtu notre tenue (keikogi) composée d’un pantalon large (hakama), d’un kimono épais et d’une ceinture (obi), nous sommes prêts à recevoir l’enseignement de M. Kobayashi.

Après nous être débattus avec notre obi, place à l’action !

Celui-ci nous fait d’abord une démonstration des principaux kata avec son disciple. Nous formons ensuite des paires afin de pratiquer un kata simple d’attaque et de contre-attaque.

Mes collègues reproduisant les mouvements de M. Kobayashi

Nous montons ensuite dans une des washitsu (pièce traditionnelle japonaise) situées à l’étage de l’hôtel. Là, M. Kobayashi nous montre un véritable katana et exécute quelques kata. Nous nous tenons à bonne distance pendant ce temps, même s’il va sans dire que la maîtrise de M. Kobayashi est impressionnante !

 
M. Kobayashi, tout en maîtrise et en concentration

Nous avons ensuite la chance de pouvoir tenir le sabre dans nos mains : rien qu’en contemplant sa lame, nous pouvons en apprécier le tranchant. Un katana coûte en moyenne entre 600 000 et 1 million de yen (entre 5000 et 9000 euros) et les pièces authentiques portent le nom du fabricant sur leur manche. Cela a quelque chose de captivant de voir que ces armes jadis utilisées par des samourai sont toujours maniées de nos jours avec tant de dextérité par des personnes expérimentées telles que M. Kobayashi. Nous, en revanche, nous essayons au dégainage avec des répliques et non avec un vrai katana. Cela me rassure car je suis en général assez maladroite, et même avec une réplique je ne fais pas bonne figure !

Dégainer le sabre et le remettre dans son fourreau suit un ordre de mouvements bien précis

Pour finir, M. Kobayashi et son disciple nous offrent une démonstration de kendô. Lorsque j’étais étudiante à Kyôto, j’avais déjà pu entendre les cris impressionnants des kendokas dans la salle voisine de celle où j’allais de temps en temps faire un peu d’exercice ; il s’agit cependant de la première fois que je vois du kendô d’aussi près. Les deux garçons de notre groupe ont ensuite la possibilité de revêtir une armure et un casque et de s’essayer à quelques katas. Pour ma part j’ai juste profité de l’occasion pour taper (gentiment) sur la tête de mes camarades avec un shinai (épée en bambou)...

Le disciple de M. Kobayashi revêtant son casque et mes collègues se familiarisant avec le shinai

 
Impressionnante démonstration de kendô par M. Kobayashi et son disciple

En guise de déjeuner, nous avons dégusté de délicieux plats préparés avec des légumes locaux.

Salade de crabe, haricots verts, citrouille et kakiage soba (tempura de légumes)

N’hésitez pas à tenter l’expérience de l’iai pour vous mettre dans la peau d’un samurai, même un court instant !

Accès

Hôtel Ukai
Yamanashi, Ville de Fuefuki, Isawacho-shibu 307, 406-0031
Depuis la station JR Isawa Onsen, prendre le bus 99 direction Shikishima et descendre à l'arrêt Fuefuki Koukou (10 minutes), ou accessible à 20 minutes de marche.